Notre itinéraire de 7 jours
dans le nord de l'Irlande
Encore émerveillés par notre voyage en Écosse l’année précédente, nous avons choisi de poursuivre notre exploration des îles britanniques au cœur de l'hiver, en mettant cette fois le cap sur l’Irlande du Nord. Entre paysages à couper le souffle, nature brute et contrastée, et héritage historique poignant, l’Irlande du Nord s'est révélée dans toute sa richesse et sa complexité.
À l’image de l’hiver écossais, celui de l’Irlande a aussi ses douceurs : des journées parfois glaciales et venteuses suivies de soirées au coin du feu, et surtout, une hospitalité authentique.
Une escapade hivernale, toute en contrastes.
Sommaire
Aperçu de notre voyage
Durée
7 jours
Distance parcourue
900 kms
Période de l'année
Décembre
À ne pas manquer
Une visite guidée du quartier ouest de Belfast, le musée du Titanic, l’ascension du Mont Errigal et le Glenveagh National Park (République d’Irlande), un roadtrip le long de la Causeway Coastal road (Whitepark Bay, la Chaussée des Géants, Carrick-a-rede, Dunluce Castle)
Notre itinéraire
Jour 1 : À la découverte de Belfast
Nous commençons notre première journée par la découverte du centre de Belfast. Ce quartier à taille humaine se parcourt facilement en 1h. À ne pas manquer :
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Ann Street, une rue pavée et colorée, qui donne accès aux "entries". Ces ruelles étroites, anciennes artères principales de la ville, abritent aujourd’hui des bars, restaurants et œuvres d’art urbain. Des panneaux explicatifs retracent leur histoire.
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Le majestueux City Hall, malheureusement fermé aux visites lors de notre passage.
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Le St George’s Market, un incontournable pour découvrir artisans et produits locaux.
Nous poursuivons par la visite du musée du Titanic, qui nous plonge dans le Belfast industriel de la fin du 19e siècle et retrace en détail la construction du paquebot (entrée à ~35€ avec audioguide). On y découvre des objets emblématiques, des reconstitutions de cabines et une expérience immersive recréant l’atmosphère des chantiers navals de l'époque. L’histoire tragique du naufrage y est racontée avec beaucoup d’émotion, et l'audioguide enrichit vraiment la visite. Le billet inclut l’accès au SS Nomadic, transbordeur du Titanic, dont la visite ne nous a toutefois pas semblé incontournable. En comptant un déjeuner rapide sur place, deux heures nous ont permis de profiter pleinement des deux musées.
L’après-midi, nous optons pour une visite guidée du quartier ouest de Belfast, cœur des Troubles entre 1960 et 1998. À travers deux témoignages opposés, la visite nous plonge dans l’histoire complexe de ce conflit. Nous rencontrons d’abord un ancien prisonnier républicain catholique, ex-membre de l’IRA, qui raconte son vécu et son engagement pour la réconciliation, puis un loyaliste protestant qui partage à son tour sa vision des événements. Nous explorons les quartiers des deux communautés, marqués par des peintures murales et des monuments commémoratifs, et découvrons le mur de la paix, qui sépare ces quartiers et continue de se fermer chaque nuit, rappelant le clivage persistant. Nous avons été profondément touchés par cette visite et par la division qui subsiste dans cette partie de la ville. Nous recommandons vivement la visite, réservée sur Civitatis (25€ par personne), à ceux qui souhaitent mieux comprendre les Troubles et leurs répercussions sur Belfast et ses habitants.
Notre conseil si vous vous déplacez en voiture : Notre logement se trouvait à quelques kilomètres du centre de Belfast. Pour faciliter nos déplacements entre les différents quartiers, qui nous ont semblé mal connectés en transports en commun, nous nous sommes déplacés en voiture. Ce site met à disposition la liste des parkings de Belfast, avec leurs emplacements et leurs tarifs.
Jour 2 : Les studios Game of Thrones et la forêt de Tollymore
Nous commençons cette deuxième journée par une visite des studios de Game of Thrones (~35€), situés à 35 minutes en voiture de Belfast. Pendant 1h45, nous déambulons au cœur des décors mythiques, tels que Castle Black, les grandes salles de Peyredragon et Winterfell, et bien sûr la célèbre salle du Trône de Fer. De nombreux costumes, accessoires et objets utilisés lors du tournage sont exposés, accompagnés d’explications détaillées sur les techniques de tournage employées, des effets spéciaux à la mise en scène. Nous avons opté pour un audioguide (~5€), disponible directement sur notre téléphone, qui enrichit la visite avec des anecdotes et des détails sur les coulisses. En résumé, un beau site pour les fans de la série.
Nous poursuivons notre journée avec une promenade dans la forêt de Tollymore, située plus au sud. Cette belle forêt offre plusieurs sentiers de randonnée adaptés à tous les niveaux, avec des itinéraires allant de 0,7 à 8,8 kms (voir carte). L’accès est payant (~6€ par véhicule). Nous choisissons le sentier rouge (5,2 kms), une balade facile et agréable sur terrain plat. Le paysage évolue entre hêtres, bouleaux, chênes, et une forêt dense de pins. Attention, le site ferme tôt en hiver (16 h).
Jour 3 : Randonnée dans les Mourne Mountains
Pour cette troisième journée, nous avons prévu une randonnée reliant les sommets de Bearnagh et Meelmore, au cœur des magnifiques Mourne Mountains. Le point de départ (ici) se situe près du Trassey Car Park. Le sentier débute sur un terrain plat et offre une progression douce, avant de devenir plus sauvage et escarpé à l'approche du col de Hare’s Gap, dominé par un imposant mur de pierre qui s’étend à perte de vue. À partir du col, de violentes rafales compliquent la marche, mais nous décidons de poursuivre jusqu’au sommet de Bearnagh. Malgré les conditions qui ralentissent notre progression, nous atteignons finalement le sommet, où s'ouvre devant nous un panorama spectaculaire. La visibilité se réduisant et les conditions devenant trop risquées, nous optons pour la prudence et redescendons par le même chemin plutôt que de tenter l'ascension du Meelmore. En dehors de cette météo capricieuse, nous estimons que la randonnée présente une difficulté moyenne : quelques sections rocailleuses, de belles montées, mais des panoramas à couper le souffle au cœur d’une nature brute qui récompensent largement l’effort fourni.
Suite à cette belle aventure, nous mettons le cap vers Letterkenny (2h30 de route), en République d’Irlande, où nous avons loué un petit cottage pour deux nuits. À noter : il n'y a pas de contrôle frontalier entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande, et donc aucune formalité particulière à prévoir. Pensez toutefois à informer votre agence de location de voiture car des frais supplémentaires de couverture peuvent s'appliquent.
Notre conseil si vous entreprenez l'ascension des monts Bearnagh et Meelmore : Avant de partir, consultez la météo sur le site MET, car les conditions peuvent être dangereuses. Imprimez un itinéraire pour vous repérer (il existe sur ce site en anglais), car les sentiers manquent de signalisation.
Jour 4 : Ascension du Mont Errigal, promenade au Glenveagh National Park
Nous consacrons notre quatrième journée au comté du Donegal, en République d’Irlande, dont les paysages ne cesseront de nous rappeler ceux des Highlands écossais.
Nous commençons la journée par l’ascension du mont Errigal, point culminant de la région. Alors que nous gagnons de l’altitude, la neige commence à tomber, puis à tenir au sol : l’ambiance devient magique. Le moment est d’autant plus marquant que des randonneurs irlandais, croisés en ce 1er janvier, nous lancent en souriant leurs vœux de bonne année. En amorçant la descente, un magnifique panorama se dévoile : les sommets environnants fraîchement enneigés, et en contrebas, la vallée où serpentent lacs et routes. Avec ses paysages spectaculaires et son atmosphère unique, cette randonnée a été l’un de nos coups de cœur du voyage. Longue de 5,2 kms et 530 mètres de dénivelé, elle est exigeante mais bien tracée. Compte tenu des conditions, nous avons mis 2h30 aller-retour. Le départ se fait depuis un petit parking au pied du mont.
Nous faisons ensuite un court détour par la Dunlewey Church, une église abandonnée nichée entre lac et montagnes. Malgré son cadre paisible et un brin mystique, ce n'est pas, à nos yeux, un arrêt incontournable.
Nous poursuivons ensuite notre exploration du Donegal au Glenveagh National Park. Ce parc offre plusieurs sentiers de randonnée, de 1 à 8 kms. Certains partent du parking, d’autres du château, accessible à pied (3,5 kms) ou en navette. En ce 1er janvier, la navette ne fonctionne pas, nous optons donc pour le Derrylahan Nature Trail, une jolie boucle balisée de 2 kms accessible à tous. Elle traverse une variété de paysages (forêts de pins, tourbières) et offre de belles vues sur la vallée de Glenveagh. Nous prolongeons la balade en longeant le lac vers le château sur quelques kilomètres avant de faire demi-tour, le soleil commençant déjà à se coucher. Le château et ses jardins, également fermés ce jour-là, semblent valoir le détour pour une prochaine visite.
Jour 5 : (London)Derry et la péninsule d'Inishowen
Nous repassons en Irlande du Nord pour découvrir Derry (ou Londonderry), tragiquement connue pour le Bloody Sunday de 1972, lors duquel l’armée britannique a tiré sur une manifestation pacifique, tuant 14 civils. La ville porte encore les cicatrices du conflit entre royalistes et nationalistes, visibles dans l’organisation de ses quartiers et à travers les nombreuses peintures murales, notamment dans le quartier du Bogside en contrebas de la vieille ville, où les affrontements du Bloody Sunday ont eu lieu. Pour mieux comprendre l’histoire de la ville, nous commençons par une visite guidée, réservée via GetYourGuide (10€ + pourboire à prévoir). Nous flânons ensuite dans les salles du Tower Museum (~7€ par personne), qui retrace les grandes étapes de l’histoire de Derry, avant de visiter l’hôtel de ville (le Guildhall, gratuit), dont l’architecture imposante abrite de beaux vitraux. La vieille ville, entourée de remparts bien conservés, se parcourt à pied en une trentaine de minutes.
L’après-midi, direction la péninsule d’Inishowen. Premier stop à Nancy’s Barn, un restaurant réputé pour sa chowder (soupe de poisson) qui a été élue meilleure du monde en 2017. Verdict : un régal ! Nous reprenons ensuite la route jusqu’à Malin Head, le point le plus septentrional d’Irlande, pour une balade le long des falaises, au milieu des landes, sous la lumière dorée de fin de journée.
Jour 6 : The Dark Hedges, la distillerie Bushmills et la Causeway Coastal route
Nous commençons notre première journée dans le nord du pays par le site The Dark Hedges, une allée de hêtres rendue célèbre par la série Game of Thrones. Très touristique en haute saison, le site est presque désert lors de notre visite. Les 6€ de parking valent-ils le coup ? Pas vraiment à nos yeux, sauf peut-être au printemps ou en été, quand les arbres sont en feuille.
Nous poursuivons avec une visite de la distillerie Bushmills, la plus ancienne distillerie de whisky sous licence au monde. La visite des bâtiments historiques et du processus de création du whisky est très instructive et se termine par une belle dégustation (visite à 40€ pour 1h30, plusieurs options sont disponibles, il faut réserver sa visite en ligne à l'avance).
L'après-midi, nous partons explorer la mythique Causeway Coastal Route, qui longe la côte nord du pays. Premier arrêt à Whitepark Bay Beach, où nous pensions nous arrêter quelques minutes. Finalement, nous y restons plus d’une heure, captivés par la beauté du lieu et ses panoramas incroyablement photogéniques. Nous reprenons ensuite la route jusqu’à Ballycastle, village balnéaire dont la rue centrale colorée est bordée de commerces et de pubs animés. Certains, comme Nellie Rua’s, proposent des concerts live en semaine.
Jour 7 : Carrick-a-rede, la Chaussée des Géants et les forteresses côtières
Notre dernière journée en Irlande est consacrée à l’exploration des sites emblématiques de la côte nord. Nous empruntons de nouveau la Causeway Coastal Route, cette fois au lever du soleil, émerveillés par les paysages paisibles qui s'étendent devant nous.
Premier arrêt : les ruines du Kinbane Castle (gratuit). Construit au 16e siècle par le clan écossais des MacDonnell, le château se dresse fièrement sur une petite péninsule rocheuse. On y accède en une dizaine de minutes par un sentier escarpé et quelques marches assez raides. Isolé, le site offre une sensation de bout du monde. Nous poursuivons ensuite vers Carrick-a-Rede, célèbre pour son pont suspendu construit au 18e siècle par des pêcheurs de saumon afin de rejoindre un îlot rocheux (initialement en cordes, il est aujourd’hui renforcé par des câbles d’acier). On l'atteint en une quinzaine de minutes depuis le parking, par un sentier panoramique longeant les falaises. L’expérience est impressionnante, d’autant que nous sommes seuls sur place et pouvons donc profiter du pont en toute tranquillité ! Les billets doivent être achetés en ligne avant la visite (~17€).
Nous faisons ensuite un court arrêt aux ruines du Dunseverick Castle (gratuit), dont il ne reste quasiment rien. Ce n’est pas un site incontournable en soi, mais le sentier côtier Dunseverick to Giant’s Causeway Walk, accessible depuis le parking, offre de beaux points de vue. Prochaine étape : Dunluce Castle (~7€). Perché au bord des falaises, ce château médiéval en ruines est particulièrement photogénique et plutôt bien conservé. Il est accompagné d’un petit guide papier remis à l’entrée, qui permet de se plonger dans l’histoire du lieu et d'imaginer la vie à l’époque.
Enfin, nous terminons notre journée par la visite de la Chaussée des Géants, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Formée il y a environ 60 millions d’années par une éruption volcanique, cette structure géologique étonnante se compose de plus de 40 000 colonnes hexagonales de basalte qui s’emboîtent parfaitement. L’entrée (~17€) inclut un audioguide mêlant faits scientifiques et légendes locales, notamment celle du géant Finn McCool. Depuis le centre des visiteurs, nous descendons à pied jusqu’à la Giant’s Bay (environ quinze minutes de marche en pente douce), tout en écoutant l’histoire du site. Il est également possible de prendre une navette à l’aller ou au retour pour les personnes à mobilité réduite (~1€). Sur place, nous découvrons les mythiques colonnes de basalte qui s’élancent dans la mer. Malgré la fréquentation, le lieu reste impressionnant. Nous prolongeons la visite en suivant le sentier côtier jusqu’au belvédère de l’amphithéâtre, en passant par l’orgue, une impressionnante formation de colonnes verticales rappelant les tuyaux d’un instrument géant. Lors de notre visite, impossible d’aller plus loin, le reste du sentier est fermé pour cause d’éboulements. Ce site mérite clairement le détour pour son côté iconique, même si ce n’est pas notre coup de cœur du voyage - l’Irlande du Nord regorge d’endroits plus sauvages et tout aussi grandioses, bien moins fréquentés.
Pour nos trois nuits dans le nord du pays, nous avons déniché un superbe cottage, parfaitement situé pour explorer les environs. Ultra cosy, il bénéfice de l'attention délicate de ses hôtes : bouteille de Prosecco, snacks et tout le nécessaire pour bruncher sont offerts, sans oublier le bain à remous préchauffé à notre arrivée. Une véritable parenthèse de sérénité !
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